13 juin 2006
Nafissatou Dia Diouf, écrivain.
Intimidante ? Les mots d’Amadou Lamine Sall, poète lauréat des Grands Prix de l’Académie Française n’arrangent rien: « C'est d'abord la femme, belle et résumée dans la plus fine des intelligences. Nafissatou ne fait pas corps avec la beauté, elle est la beauté même ».Puis il y a ses diplômes, sa maîtrise en Langues Etrangères spécialisées en Affaires et Commerce, son DESS en Logistique Industrielle… Enfin, il y a ces distinctions déjà glanées aux quatre coins de la francophonie : deux fois primée par la Fondation Léopold S. Senghor, lauréate du Prix Jeune Ecrivain Francophone à Muret (F) et 1er Prix du concours Radio-Canada / Francophonie… Il en fallait du courage pour partager la tasse de café avec cette figure montante de la world littérature, digne admiratrice d’Aminata Traoré « pour ses combats d’idée, sa façon de communiquer, ses coups de gueule... », débarquée en Suisse à l’occasion du 20ème salon du livre, fraîchement rescapée de séances de dédicaces prometteuses. « Dal lène ak jamm, bismilamoon* ! Ce salon est intimiste, propice aux discussions de fond. Ce n’est pas l’usine, comme ailleurs ». Que pense-t-elle de l’appellation littérature africaine, à l’heure où la francophonie ne devrait souffrir aucune ghettoïsation ? « Pour sortir de la littérature sénégalo-sénégalaise, ce n’est pas l’accès unique à une certaine visibilité, il y a d’autres portes. C’est un premier pas, un carrefour, j’ai retrouvé des auteurs qui venaient de partout, notamment d’Afrique. Etonnant qu’on se retrouve ici et pas en Afrique ! ». Tombée par nécessité maternelle dans la littérature « enfantine », histoire de transmettre son savoir à ses filles, elle nourrit d’autres rêves, zestés théâtre ou écriture en wolof, sa langue au Sénégal. « On y parle beaucoup de littérature en langue nationale ». En attendant, sa collection de livres à tendance éducative, « Cytor et Tic-Tic », « Le Fabuleux Tour Du Monde de Raby » ou « Je Découvre l’Ordinateur »
risque fort de faire des émules par-delà la patrie de Senghor. D’autant que, pour reprendre les termes du poète Sall, Nafissatou Dia Diouf « a la sérénité et l'humilité qui font les grandes plumes ». Comme lui, mon expresso trop vite avalé (son avion pour Dakar s’envole sous peu), je sais que « le temps aura la patience de son talent ». Intimidé ? Charmé aussi…
Albert J. de Butte LaCôte.
{*} « Bienvenue » en wolof et en pulaar, respectivement langue véhiculaire au Sénégal et langue de l’ethnie Hal Pulaar dont l’écrivain est issue.
Site officiel : http://www.nafidiadiouf.net/
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